뜻풀이부
provoquer des malentendus
오해를 불러일으키다
[This is the first in what will be an irregular series of posts on various quotations posted to the internet. The internet is a wonderful source of information, but when it comes to quotations it is abysmal. I’ll lay good money down, giving odds, that any given quotation taken from the internet is defective in some way. ]
A friend of mine posted a picture of some autumn leaves to her Facebook feed today, and inscribed on the picture was:
Autumn is a second spring, when every leaf is a flower.
—Albert Camus
A nice sentiment, a bit treacly for my taste, but nice nonetheless. But alarms bells went off in my brain when I saw the quotation was ascribed to Camus. The sentiment didn’t sound like the dark and gloomy writer that I was familiar with. But hey, people write all sorts of different things, and maybe Albert penned this in one of his more manic moments.
So I set out to look it up.
The regular web was no help. Sure the quotation was there, ascribed to Camus, but as usual none of the hundreds of quotation pages gave any kind of authoritative source. I wanted to find in which of Camus’s works or letters does the line appear?
But Google Books came through, and it turns out that Camus did pen the line, or at least its original French incarnation. It’s from Act 2 of his 1944 play The Misunderstanding (Le Malentendu). But plays and other works of fiction are tricky things. Did Camus really mean this as a hymn to the beauties of autumn, or is this something he placed in the mouth of one of his characters only to twist it into some kind of existential angst? So let’s see in what context Camus used these words:
MARTHA: And often, in the harsh, bleak spring we have here, I dream of the sea and the flowers over there. [After a short silence, in a low, pensive voice] And what I picture makes me blind to everything around me. [After gazing at here thoughtfully for some moments, JAN sits down facing her.]
JAN: I can understand that. Spring over there grips you by the throat and flowers burst into bloom by the thousands, above the white walls. If you roamed the hills that overlook my town for only an hour or so, you’d bring back in your clothes a sweet, honeyed smell of yellow roses. [MARTHA, too, sits down.]
MARTHA: How wonderful that must be! What we call spring here is one rose and a couple of buds struggling to keep alive in the monastery garden. [Scornfully] And that’s enough to stir the hearts of the men in this part of the world. Their hearts are as stingy as that rose tree. A breath of richer air would wilt them; they have the springtime they deserve.
JAN: You’re not quite fair; you have the autumn, too.
MARTHA: What’s the autumn?
JAN: A second spring when every leaf’s a flower. [He looks at her keenly.] Perhaps it’s the same thing with some hearts; perhaps they’ll blossom if you helped them with your patience.
MARTHA: I’ve no patience for this dreary Europe, where autumn has the face of spring and the spring smells of poverty. No, I prefer to picture those other lands over which summer breaks in flame, where the winter rains flood the cities, and where ... things are what they are.
What we have is a cherry-picking of a quotation, removing it from its context and thereby completely changing its meaning. Camus is not extolling the beauty of autumn, but rather portraying it as false and deceptive replacement for a poverty-stricken and bleak spring, tricking one into thinking that all is in bloom, when in actuality everything is dying. Now there is the Camus that I know and love.
Source:
Camus, Albert. Caligula and Three Other Plays. Justin O’Brien, trans. New York: Knopf, 1966. 104–05.
provoquer des malentendus
오해를 불러일으키다
[옛] 잘[엉성하게] 가꾸어진
동아출판 프라임 불한사전
malentendu, quiproquo, méprise
국립국어원 한국어-프랑스어 학습사전
dissiper [faire cesser, éliminer] un malentendu, démêler [éclaircir] un malentendu.
한국외국어대학교 지식출판원
le malentendu est dissipé [éclairci].
한국외국어대학교 지식출판원
susciter, causer [provoquer] un malentendu, conduire à des malentendus, être à l'origine d'un malentendu.
한국외국어대학교 지식출판원
Fait de se placer entre deux personnes ou deux pays et les faire s'éloigner l'un de l'autre, en provoquant unmalentendu.
국립국어원 한국어-프랑스어 학습사전
山行
作者:杜牧
遠上寒山石徑斜,白雲生處有人家。
停車坐愛楓林晚,霜葉紅於二月花。
Le Malentendu est une pièce de théâtre en trois actes écrite par Albert Camus, elle fait partie du cycle de l'absurde. Sa première représentation date du 24 juin 1944, au théâtre des Mathurins, dans une mise en scène de Marcel Herrand.
L'acte I, scène 1, s'ouvre de la manière suivante :
Jan, jeune homme à qui la vie a réussi, riche et amoureux, décide de renouer le lien avec sa famille, qu'il a quittée des années auparavant. C'est ainsi qu'il retourne dans son village natal et plus précisément dans l'auberge tenue par sa mère et sa sœur. Ne sachant comment informer de sa vraie identité, Jan séjourne dans l'auberge, attendant une occasion propice à sa déclaration. Maria, sa femme, tente de dissuader son amant et se justifie par ses inquiétudes et l'absurdité du comportement de Jan ; celui-ci d'ailleurs ne l'écoutera pas. Cependant, même si les inquiétudes de Maria sont infondées, elles ne sont pas moins justes. En effet, la mère et sa fille Martha ont pris l'habitude de tuer pendant leur sommeil les voyageurs qui séjournent auprès d'elles afin d'obtenir les moyens pour fuir cette région grise et trouver des terres plus ensoleillées. Jan, ne dévoilant pas son identité, souffrira du malentendu et sera victime du stratagème devenu mécanique.
Lors de la première représentation :
Dans son roman L'Étranger, Camus évoque une histoire similaire.
« Entre ma paillasse et la planche du lit, j'avais trouvé, en effet, un vieux morceau de journal presque collé à l'étoffe, jauni et transparent. Il relatait un fait divers dont le début manquait, mais qui avait dû se passer en Tchécoslovaquie. Un homme était parti d'un village tchèque pour faire fortune. [114] Au bout de vingt-cinq ans, riche, il était revenu avec une femme et un enfant. Sa mère tenait un hôtel avec sa sœur dans son village natal. Pour les surprendre, il avait laissé sa femme et son enfant dans un autre établissement, était allé chez sa mère qui ne l'avait pas reconnu quand il était entré. Par plaisanterie, il avait eu l'idée de prendre une chambre. Il avait montré son argent. Dans la nuit, sa mère et sa sœur l'avaient assassiné à coups de marteau pour le voler et avaient jeté son corps dans la rivière. Le matin, la femme était venue, avait révélé sans le savoir l'identité du voyageur. La mère s'était pendue. La sœur s'était jetée dans un puits. J'ai dû lire cette histoire des milliers de fois. D'un côté, elle était invraisemblable. D'un autre, elle était naturelle. De toute façon, je trouvais que le voyageur l'avait un peu mérité et qu'il ne faut jamais jouer. » Deuxième partie, chapitre II
« Tu sais bien que ce n'était pas difficile et qu'il suffisait de parler. Dans ces cas-là, on dit : « C'est moi », et tout rentre dans l'ordre. [...] Il aurait suffi d'un mot. »
— (Maria à Jan. I, 3)
« - Rien ne vous empêche de prendre le langage des clients.
- Quel est ce langage ?
- La plupart nous parlaient de tout, de leurs voyages ou de politique, sauf de nous-mêmes. C'est ce que nous demandons. Il est même arrivé que certains nous aient parlé de leur propre vie et de ce qu'ils étaient. Cela était dans l'ordre. Après tout, parmi les devoirs pour lesquels nous sommes payées, entre celui d'écouter. Mais, bien entendu, le prix de la pension ne peut pas comprendre l'obligation pour l'hôtelier de répondre aux questions. »
— (Martha à Jan. I, 5)
« Pardonnez-moi, mais puisque, en somme, nous venons de laisser nos conventions, je puis bien vous le dire : il me semble que, pour la première fois, vous venez de me tenir un langage humain. »
— (Jan à Martha. II,1)
« Tout ce que la vie peut donner à un homme lui a été donné. Il a quitté ce pays. Il a connu d'autres espaces, la mer, des êtres libres. Moi, je suis restée ici. Je suis restée, petite et sombre, dans l'ennui, enfoncée au cœur du continent et j'ai grandi dans l'épaisseur des terres. Personne n'a embrassé ma bouche et même vous, n'avez vu mon corps sans vêtements. Mère, je vous le jure, cela doit se payer. Et sous le vain prétexte qu'un homme est mort, vous ne pouvez vous dérober au moment où j'allais recevoir ce qui m'est dû. Comprenez donc que, pour un homme qui a vécu, la mort est une petite affaire. Nous pouvons oublier mon frère et votre fils. Ce qui lui est arrivé est sans importance : il n'avait plus rien à connaître. Mais moi, vous me frustrez de tout et vous m'ôtez ce dont il a joui. Faut-il donc qu'il m'enlève l'amour de ma mère et qu'il vous emmène pour toujours dans sa rivière glacée ? »
— (Martha à la mère. III,1)